SMF

Éducation, Recherche et Innovation en Europe

Éducation, Recherche et Innovation : priorités pour le cadre financier multi-annuel de l’Union européenne. Lettre adressée ce jour à Mme F. Vidal, Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Mme Amélie de Montchalin, Secrétaire d’État aux affaires européennes et M. Bruno Le Maire, Ministre de l’économie et des finances.

Madame la Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation,  
Madame la Secrétaire d’État aux affaires européennes,
Monsieur le Ministre de l’économie et des finances,


Au nom de la Société Mathématique de France (SMF), nous souhaitons attirer votre attention sur la finalisation prochaine du cadre 2021-2027 de l’Union européenne pour la recherche et l’innovation « Horizon Europe » et de son budget.

Alors que le Parlement européen avait proposé un budget de 120 milliards d'euros en avril 2019, la proposition de la Commission n’a prévu que 94,1 milliards d'euros en juin 2019. Même si ce dernier montant dépasse celui de la période précédente, la partie du budget consacrée à la recherche académique doit être plus ambitieuse afin de faire face aux défis auxquels l'Europe est confrontée en matière sociétale et d’innovation.  En effet, soutenir à un niveau important la recherche fondamentale constitue un enjeu stratégique et un facteur-clé pour les développements technologiques futurs, la capacité d'innovation et les enjeux sociétaux, ainsi que pour l'attractivité globale, de l'Europe. Un investissement insuffisant dans le contexte de la concurrence internationale impitoyable que nous connaissons compromettrait sérieusement les chances de l'Europe de devenir un leader mondial de l'économie de la connaissance et d'une croissance fondée sur l'innovation technique et sociale.

Nous demandons que, parmi les trois « piliers » d’Horizon Europe, le financement du pilier 1 « Science ouverte », qui inclut le Conseil européen de la recherche et l’action Marie Skłodowska-Curie, ainsi que la possibilité de financer la recherche fondamentale et appliquée dans les piliers 2 et 3, soient garantis et même augmentés, conformément aux ambitions scientifiques européennes. 

L'avenir de dizaines de milliers de jeunes scientifiques européens, qui travaillent actuellement leur doctorat ou leur post-doctorat, dépend de ces décisions financières. L'Europe fera-t-elle des efforts suffisants pour conserver ses talents, ses étudiantes et étudiants, ses chercheuses et chercheurs, et leur offrir les meilleures conditions pour devenir les bâtisseurs de notre avenir, ou les laissera-t-elle partir développer leurs recherches en Amérique du Nord ou en Chine ? L’Europe sera-t-elle le territoire de l’innovation de rupture en 2025, et attirera-t-elle les étudiants innovants du monde entier ? 

Alors que la décision du Conseil européen approche, nous, sociétés savantes françaises, représentant des scientifiques de tous les domaines des sciences, technologies, mathématiques, sciences sociales et humaines, appelons solennellement à ce que le compromis budgétaire soit proche de la proposition du Parlement, montrant ainsi l’engagement de l'Union européenne pour l'éducation, la recherche et l'innovation.

Nous vous prions de croire, Madame la Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Madame la Secrétaire d’État aux affaires européennes, Monsieur le Ministre de l’économie et des finances, à l’assurance de notre considération.

Au nom du conseil d’administration de l’association,
Stéphane Seuret
Président de la Société Mathématique de France

 

Copie à :

M. Thierry Coulhon, Conseiller spécial.
M. Jean Bizet, Président, Commission des affaires européennes.
Mme Catherine Morin-Dessailly, Présidente, Commission de la culture, de l'éducation et de la communication.
M. Bruno Studer, Président, Commission des affaires culturelles et de l’éducation, Assemblée nationale.
Mme Sabine Thillaye, Présidente, Commission des affaires européennes, Assemblée nationale.

 

 

Publiée le 05.11.2019