SMF

Lettre pour la libération du Dr. Fariba ADELKHAH

Ecrite par les Sociétés savantes académiques de France

Monsieur le Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères                                    15/04/2020

37 Quai d’Orsay

75700 PARIS 07 SP

 

Cc, M. le conseiller ANMO du Ministre

Cc, M. le directeur ANMO du MEAE

Cc, M. le sous-directeur Moyen-Orient

 

Objet : Lettre des Sociétés savantes académiques de France pour la libération du Dr. Fariba Adelkhah

 

Monsieur le Ministre,

Dans ce moment critique où la solidarité internationale de la communauté scientifique est plus que nécessaire, nous, Sociétés savantes académiques de France, souhaitons vous alerter sur le cas du Dr. Fariba Adelkhah, à la veille de son procès. Les sociétés savantes académiques de toutes disciplines, dont la parole est indépendante des institutions d’Etat, se sont unies pour porter la parole du monde de la recherche et de l’enseignement supérieur dans la société et y promouvoir la méthode scientifique et l’esprit critique. L’autonomie de la recherche suppose une autonomie dans la description, la compréhension et l’analyse critique.

Ces missions s'avèrent indispensables, car si l'activité de recherche, avec ce qu'elle assume de remise en cause des idées établies, n'est plus possible, si ses représentant·es sont réduit·es au silence, alors c'est bien l'ensemble de la communauté scientifique, toute discipline confondue, qui est concernée, et l’ensemble de nos sociétés qui ne trouvent plus d’espace de dialogue respectueux de nos différences.

Nous nous adressons aux autorités françaises et iraniennes car nous ne comprenons pas comment cette grande civilisation de sciences peut enfermer une anthropologue, au lieu d’avoir recours au débat scientifique, qui participe directement à l’augmentation du savoir collectif.

Pour appuyer une demande de libération de notre collègue, votre ministère pourrait privilégier le développement d’une coopération dans les champs culturels (Instituts Français, UMIFRE, bourses…) et académiques (coop. universitaire), qui pourrait faire suite à cette libération, que nous espérons la plus rapide possible. La science ne peut se faire sans la circulation et la confrontation des idées et des perspectives.

Nous vous remercions, Monsieur le ministre, pour l’attention que vous vous voudrez bien donner à cette requête, très urgente, et pour les actions que vous voudrez bien entreprendre.
 

Les sociétés savantes académiques de France,

 

Publiée le 15.04.2020