Décès de Tony Ezome
<< Nous avons la grande tristesse de vous faire part de la disparition de Tony Ezome, décédé accidentellement le 5 octobre 2025. C'est un séisme pour ses proches ainsi que pour sa communauté mathématique à laquelle il a tant apporté.
Après un master puis un doctorat à Toulouse (France) en 2010, Tony est retourné au Gabon avec comme ambition d'y développer une équipe de recherche en géométrie arithmétique. Il a eu son premier poste à l'Université des Sciences et Techniques de Masuku de Franceville, puis a été nommé à l'ENS de Libreville.
Tony était très impliqué dans les projets de développement des mathématiques en Afrique, avec le soutien notamment du CIMPA, du CNRS, d'Inria, de la Fondation Simons, et de l'Union Européenne. Il était fondateur et responsable du « Pole of Research in Mathematics in Africa » (PREMA) de 2012 à 2021, co-responsable des équipes associées Inria Macisa puis Fast de 2012 à 2019, et un des coordinateurs du « African Network for Arithmetic Geometry and Applications » (ANAGA) depuis 2021. Il a été chercheur invité au « International Centre for Theoretical Physics (ICTP) », à Oberwolfach, à l'IHES, à l'ICMS, à l'Université de Bordeaux, à l'Université de Franche-Comté, à l'Université de Groningen, et membre du « Committee for Women in Mathematics » (CWM). Au sein d'AFRIMath, il était membre de son comité de pilotage et un membre très actif du réseau.
Il a donné une vingtaine de cours de master sur le continent africain au Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Gabon, Madagascar, Sénégal, République du Congo, Rwanda. Il était l'initiateur des « Journées Algébriques du Gabon », événement récurrent qui vise à rassembler de jeunes mathématiciens confirmés d'Afrique centrale travaillant en algèbre, théorie des nombres, géométrie algébrique et théorie de l'information. Très investi dans la formation de ses étudiants, il a encadré deux étudiants en doctorat, huit étudiant-e-s en master, et encadrait actuellement deux doctorants.
C'était l'un des meilleurs et des plus dévoués scientifiques de son continent. Son extrême dynamisme, son investissement dans la formation des jeunes mathématiciens et mathématiciennes, sa passion pour les mathématiques, son enjouement, son humilité ont marqué toutes les personnes qui ont eu la chance de le rencontrer.
Sa disparition est une très grande perte pour les mathématiques en Afrique. Il était père de deux grandes filles et de trois jeunes enfants. Nous pensons avec émotion à ses proches, à ses étudiants et à ses collègues. >>
Cécile Armana, Jean-Marc Couveigne, Christian Maire.