SMF

Mathématiques, DGSI, et ZRR : immixtion impossible

Trois mathématiciens interpellés par le contre-espionnage. La débauche de moyens illustre le danger des Zones à Régime Restrictif (ZRR).

Le 11 février 2025, trois de nos collègues*, en poste dans des universités françaises distinctes, étaient simultanément arrêtés à leur domicile respectif. L'un des trois travaille dans un laboratoire estampillé « ZRR ». Soupçonnés d'avoir «transmis des données sensibles à une puissance étrangère», deux au moins étaient emmenés au siège de la DGSI pour une garde à vue de 96 heures, ainsi que le permet la loi antiterroriste.

Cette ténébreuse affaire a des détails trop insensés pour qu'on les reproduise, et l'on recommande la lecture des articles cités. La SMF tient cependant à exprimer les faits suivants :

  • La SMF condamne ces arrestations d'universitaires. La communauté académique, plus généralement la société civile, ne saurait laisser passer une « bavure » lors d'une arrestation.
  • La SMF désapprouve le fait qu'un des collègues, d'ailleurs relâché sans charges, n'a toujours pas récupéré son matériel informatique saisi lors d'une perquisition.
  • La SMF craint que l'alibi de la sécurité nationale n'empêche toute collaboration internationale.
  • La SMF souhaite que les Fonctionnaires Sécurité Défense soient recrutés parmi des personnes ayant une connaissance minimale des laboratoires de recherche et du fonctionnement de la science.
  • La SMF répète son opposition au passage des laboratoires de mathématiques en ZRR.


*« Respecter leur demande d'anonymat (personnes, laboratoires) est le premier signe de solidarité ».



Liens

Publié le 19.12.2025