SMF

01/03/2004 - Pour une véritable voie générale scientifique au lycée

L'orientation vers les études supérieures scientifiques ne s'effectue pas dans les meilleures conditions : les inscriptions dans les premiers cycles universitaires scientifiques ont beaucoup décru ces dernières années.

D'autre part, malgré une augmentation du pourcentage de réussite au baccalauréat, le nombre de bacheliers S a diminué d'environ 10 000 entre 1994 et 2003 ; les effectifs de terminale S sont passés de 156 006 en 1994-1995 à 137 313 en 2002-2003. La diminution concerne d'ailleurs presque exclusivement les garçons (près de 18 000 en moins entre ces deux dates).

Cette crise a des raisons objectives, sur lesquelles il est possible d'agir :

  •  Le nombre d'heures de cours obligatoires en terminale S est de 30 (contre 28,5 en terminale ES et 26,5 en terminale L). Or en 1982, le rapport de la commission Prost recommandait de ramener l'horaire hebdomadaire obligatoire à 24-25 heures par semaine (non comprise l'éducation physique et sportive), soit un horaire total de 26-27 heures en comprenant l'éducation physique, horaire effectivement réalisé aujourd'hui pour la seule terminale L.
  • Simultanément, des enquêtes auprès des lycéens montrent que c'est en terminale S que la durée hebdomadaire de travail personnel est la plus élevée.
  • Enfin, le nombre de matières obligatoires en terminale S est de 9, contre 7 en terminale ES et 6 en terminale L.

Ainsi, la terminale S, loin d'être une classe scientifique, comme le voulait la réforme des lycées de 1994, est restée une filière d'élite, ouvrant certes une voie privilégiée vers la plupart des études supérieures, mais au prix d'une charge de travail considérable et excessive pour la plupart des élèves. Cette surcharge de travail est une explication bien plus convaincante de la désaffection des élèves pour les études supérieures scientifiques qu'une image négative de la science qui n'est attestée par aucune des enquêtes menées auprès du public et des lycéens.

C'est pourquoi le collectif ACTION SCIENCES (http://www.sfc.fr/ActionSciences.htm) qui regroupe une quinzaine d'associations, dont les associations de professeurs scientifiques de lycée et plusieurs sociétés savantes concernées par le problème, fait les propositions suivantes :

  • diminution substantielle de l'horaire total d'enseignement de première S et de terminale S sans diminution de l'horaire scientifique, pour le ramener au niveau de l'horaire des autres filières ;
  • diminution du nombre de matières obligatoires en terminale S ;
  • organisation d'épreuves anticipées au baccalauréat, au niveau de la première S, pour certaines matières relevant des sciences humaines, comme cela existe dans d'autres filières pour les matières scientifiques. Des options facultatives en terminale S permettraient à ceux des élèves qui ont l'envie et la possibilité de fournir une charge de travail plus importante et d'élargir leur spectre de connaissances sans faire porter aux autres élèves un fardeau excessif.

Ces changements qui n'imposent aucun coût supplémentaire renforceraient l'attractivité de la filière scientifique et devraient permettre :

  • de renouer avec l'augmentation continue des effectifs de bacheliers scientifiques que nous avons connue jusqu'en 1994 ;
  • de donner aux bacheliers S suffisamment de solidité en sciences pour qu'ils puissent à nouveau envisager avec confiance des études supérieures scientifiques.

Associations de professeurs de l’enseignement secondaire

Associations de professeurs de classes préparatoires aux grandes écoles

Sociétés savantes

  • Société de mathématiques appliquées et industrielles (SMAI)
    Institut Henri Poincaré 11 rue Pierre et Marie Curie 75231 Paris Cedex 05
    http://smai.emath.fr
    smai@emath.fr

Autres associations et organismes

 (SFdS)

 

 

Année de publication
25.05.2018