Compte rendu de la réunion de la délégation SMF-SMAI avec des représentants de la CTI
Commission des Titres d'Ingénieur du 06 juillet 2005
compte-rendu rédigé par Pierre Loidreau
Une dizaine de collègues representant la SMF, la SMAI et les mathématiciens d'école d'ingénieurs diversifiés formaient notre délégation. André Mora, délégué général auprès de la CTI a insisté sur son attachement personnel au fait que les mathématiques doivent être enseignées dans les écoles d'ingénieur par des mathématiciens, et non par des enseignants d'autres domaines.
Ensuite, Michelle Gelin, présidente de la CTI, en fait une présentation rapide. C'est une commission paritaire de 32 membres bénévoles dont la mission principale consiste à évaluer tous les 6 ans les formations d'ingénieur. La CTI promulgue également des recommandations aux écoles. Un certains nombres de critères d'évaluation sont pris en compte dont, le contenu de la formation, la qualité du recrutement, l'équilibre entre disciplines scientifiques et non-scientifiques, l'ouverture des enseignements sur la recherche, et l'existence d'une démarche d'assurance-qualité de la part des écoles.
Des membres de la délégation ont soulevé ensuite les problèmes de l'enseignement des mathématiques dans les écoles d'ingénieur, du fait notamment des multiples spécialisations à la sortie des classes préparatoires. Les élèves ingénieurs arrivent avec des bagages en mathématiques très disparates.Michelle Gelin insiste sur le fait que les enseignements en écoles d'ingénieur doivent être la continuation logique des enseignements de classe préparatoire.
Sur le problème de niveau en mathématiques constaté et que devraient avoir les ingénieurs à la sortie des écoles, la CTI a convenu qu'une piste à explorer pourrait être la possibilité de mettre en place un test de connaissances minimale en mathématiques, sur le modèle des tests de langues vivantes. Michelle Gelin souligne qu'une possibilité serait la mise en place de "learning outcomes" consistant à définir a priori les objectifs d'un cours et ce qui est exigible des élèves à l'issue de ce cours. Elle indique que cela donnerait également une bonne visibilité des cours à l'extérieur des écoles.
Michelle Gelin a affirmé son attachement à la formation "généraliste" des écoles d'ingénieurs dont le but est de former des ingénieurs ayant une bonne connaissance de l'actualité scientifique, une grande adaptabilité, une bonne capacité d'abstraction, capables de développer une méthodologie critique. Elle a ainsi beaucoup insisté sur le fait que c'était une spécificité de la formation des ingénieurs à la Française. Elle a également souligné que l'enseignement scientifique se devait d'être adossé à une recherche de qualité.
Pour rebondir sur l'aspect recherche, il a été déploré que, dans certaines écoles d'ingénieurs, des mathématiciens étaient recrutés pour enseigner des outils mathématiques aux élèves mais hors de structures de recherche adéquates, par exemple en étant les seuls mathématiciens du corps d'enseignants et de chercheurs de l'école. Ainsi, ils se retrouvent coupés de leur milieu scientifique d'origine.
Michelle Gelin a pris note de l'étendue des problèmes mentionnés. La CTI va publier un communiqué prenant acte de la prise de contacts avec la délégation des sociétés savantes SMF-SMAI. Michelle Gelin propose en outre la mise en place d'un groupe de travail, ainsi que de réunions à partir de la rentrée en vue de l'élaboration d'un communiqué commun.
