Leonardo Fibonacci et la culture de l'abbaque. Une proposition pour en inverser les rôles
Leonardo Fibonacci and Abbaco Culture. A Proposal to Invert the Roles
Anglais
Les historiens des mathématiques étudiant l'école d'abbaque italienne prennent d'habitude pour un fait évident que les mathématiques de cette école proviennent du Liber abbaci de Léonard de Pise. Un des arguments avancés en faveur de ce point de vue repose sur l'affirmation, trouvée dans un livre d'abbaque datant de la fin du xiiie siècle (probablement le premier qui nous est parvenu), qu'il a été écrit « selon l'opinion »de Léonard. Une analyse plus serrée du texte révèle cependant que toutes les parties élémentaires sont indépendantes du Liber abbaci, alors que les emprunts sûrs sont tous d'un niveau plus sophistiqué et ne sont souvent pas compris du compilateur. Un autre texte, sans doute une copie d'un traité encore plus ancien, est totalement indépendant du Liber abbaci, mais apparenté à certains égards à des traités de type abbaque provenant de l'aire ibéro-provençale. Le rapprochement de certains passages du Liber abbaci avec les textes italiens et ibéro-provençaux montre que les origines des mathématiques d'abbaque sont à chercher dans un milieu qui existait déjà du temps de Léonard, que celui-ci connaissait et dont il peut être considéré un représentant précoce et hors pair, mais pas un père fondateur.
Leonardo Fibonacci, mathématique de l'abbaque, arithmétique pratique ibéro-provençale