La réception de la statique graphique en France durant le dernier tiers du XIXe siècle
France's reception of graphic static at the end of the nineteenth century
Français
Communément associée au nom de l'ingénieur allemand Carl Culmann, la statique graphique a failli, en fait, naître à plusieurs reprises en France. En avance dans un premier temps, les savants et ingénieurs français vont pourtant « rater » l'occasion de devenir les véritables créateurs de cette méthode de calcul graphique. Élaborée pour l'essentiel en dehors de l'Hexagone, la statique graphique va se diffuser en France durant le dernier tiers du xixe siècle comme un produit d'importation et avec un net retard par rapport à d'autres pays. L'objectif principal de cet article est d'étudier les différentes facettes de ce processus de diffusion tardive : aspects temporels et modalités de la diffusion, acteurs impliqués, débats suscités (partie II). Une première partie retrace, au préalable, les nombreuses naissances « avortées » de la nouvelle science en France, de Varignon à Poncelet. La conclusion générale aborde enfin la question plus générale de l'amnésie qui peut frapper une communauté concernée par un champ de savoirs au cours de son histoire. Elle met en lumière les différents facteurs susceptibles de favoriser un tel phénomène.
Calcul graphique, statique graphique, polygone funiculaire, Varignon, Camus, Poncelet, Culmann, Lévy