Temps exceptionnels pour la percolation dynamique sous exclusion
Exceptional times for percolation under exclusion dynamics
Anglais
Cet article porte sur une version conservative du modèle de la percolation dynamique introduit par Häggström, Peres et Steif dans [10] . Le modèle se définit simplement de la façon suivante : on tire une configuration de percolation initiale $\omega(t=0)$. Puis, on fait évoluer cette configuration selon un processus d'exclusion simple de noyau symétrique $K(x,y)$.
On commence par une étude générale (en suivant[10] ) du processus $t\mapsto \omega_K(t)$ que l'on appelle percolation dynamique sous $K$-exclusion. Nous analysons ensuite de façon détaillée le cas bi-dimensionnel au point critique (à la fois pour le réseau triangulaire et pour le réseau $Z^2$) pour des noyaux en loi de puissance $K^\alpha$
\[
K^{\alpha}(x,y) \propto \frac 1 {\|x-y\|_2^{2+\alpha}}.
\]
Nous montrons que si l'exposant $\alpha>0$ est suffisamment petit, il existe des temps exceptionnels $t$ pour lesquels une composante connexe infinie se forme dans $\omega_{K^{\alpha}}(t)$. (Pour la percolation par site sur réseau triangulaire, on montre que cela se produit pour tout $\alpha<\alpha_0= \frac {217}{816}$). L'existence de tels temps exceptionnels pour la percolation dynamique standard i.i.d. (où les sites évoluent selon des processus de Poisson indépendants) remonte au travail de Schramm-Steif [25]}. Afin de contrôler la dynamique ci-dessus du type $K$-exclusion, on approfondit l'analyse spectrale de la sensibilité au bruit sous exclusion initiée dans le travail [3]}. (Travail qui est en quelque sorte l'analogue conservatif du papier précurseur par Benjamini-Kalai-Schramm [1]} sur la sensibilité au bruit i.i.d.). Le cas du processus d'exclusion simple au plus proche voisin, correspondant au cas limite $\alpha=+\infty$, reste entièrement ouvert.