Algébricité modulo p, séries hypergéométriques et structures de Frobenius fortes
Algebraicity modulo p, hypergeometric series and strong Frobenius structure

Français
Ce travail est consacré à l'étude de l'algébricité modulo p des G-fonctions de Siegel. Notre but est de souligner la pertinence de la notion de structure de Frobenius forte, classiquement étudiée dans la théorie des équations différentielles p-adiques, pour l'étude d'une conjecture d'Adamczewski et Delaygue concernant le degré d'algéricité de réductions modulo p de G-fonctions. Nous rendons d'abord explicite un résultat de Christol en montrant que si f(z) est une G-fonction qui annule un opérateur différentiel dans Q(z)[d/dz] d'ordre n qui est muni d'une structure de Frobenius forte de période h pour le nombre premier p et que f(z) est à coefficients dans Z(p), alors la réduction de f modulo p est algébrique sur Fp(z) et son degré d'algébricité est majoré par pn2h. En généralisant une approche introduite par Salinier, nous montrons ensuite qu'un opérateur fuchsien à coefficients dans Q(z), dont le groupe de monodromie est rigide et dont les exposants sont rationnels, possède, pour presque tout nombre premier p, une structure de Frobenius forte de période h, où h est majorée explicitement et indépendamment de p. Une version légèrement différente de ce résultat a été démontré récemment par Crew en suivant une approche différente fondée sur la cohomologie p-adique. Nous utilisons ces deux résultats pour résoudre la conjecture mentionnée dans le cas des séries hypergéométriques généralisées.